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Interpreneuriat
11 mars 2016

Les moyens d'abord, les objectifs après... (part2)

Un robot qui s'adapte tout seul à son environnement en apprenant et en se réparant lui-même: c'est ce que permet un programme développé par des chercheurs norvégiens. Non seulement le robot interagit avec la situation mais il se corrige et peut même se réparer lui-même : muni d'une imprimante 3D, il fabrique directement les pièces nécessaires. Extrapoler à partir du passé ou s'appuyer sur des calculs de probabilité pour le développement d'une entreprise paraît compliqué. Face à l'incertitude, il est plus aisé de s'orienter vers la logique effectuale.

L'effectuation

A l'aide des ressources (financières, matérielles, intellectuelles, relationnelles,...) effectivement en sa possession, l'entrepreneur déclenche une action en fonction d'un risque d'échec qu'il considère comme acceptable. Si son action produit l'effet escompté, celui-ci deviendra un nouveau moyen qui, combiné avec d'autres, lui permettra d'envisager une autre action.

En s'appuyant sur son amitié avec le responsable d'une épicerie fine, un éleveur d'insectes comestibles mettra en valeur ses produits dans un présentoir qu'il a conçu pour le magasin. Le coût d'élevage et de préparations culinaires, ainsi que celui du présentoir, constituent une perte acceptable. Si les clients sont au rendez-vous, il prospectera d'autres points de vente, etc. On pourrait résumer le raisonnement effectual par le schéma suivant: 

effectuation

Les 5 principes

  1. 1 "tiens" vaut mieux que 2 "tu l'auras": on part des ressources que l'on détient effectivement et non de celles que l'on pourrait avoir;
  2. la notion de perte acceptable: mesurer ce que l'on est prêt à perdre constitue un moyen de contrôler l'avenir. De plus, il est plus facile d'évaluer les pertes éventuelles que les gains probables;
  3. un "patchwork fou": nouer des alliances et partenariats permet de se doter de moyens supplémentaires et donc de produire de plus grands résultats;
  4. "l'exploitation des surprises" qui sont des opportunités et non des menaces: il convient d'avoir suffisamment de souplesse que pour pouvoir profiter d'événements fortuits et bifurquer en cours de route;
  5. "le contrôle de l'avenir": le rôle de l'entrepreneur n'est pas de prévoir des possibles au sein d'un environnement connu mais de créer cet environnement.

Pour reprendre les propos de Saras Sarasvathy, on passe du modèle causal où on se dit "je dois prédire l'avenir pour le contrôler", à la logique effectuale selon laquelle "dans la mesure où nous contrôlons l'avenir (grâce à l'évaluation précise de la perte acceptable), nous n'avons plus besoin de le prévoir".

Les deux approches ne sont bien entendu pas exclusives l'une de l'autre et mériteraient d'être combinées: l'analyse et les probabilités pour les décisions aux conséquences prévisibles, et l'effectuation dans les contextes incertains. S'il est compliqué de mesurer la demande potentielle d'insectes comestibles de la part des particuliers européens, on dispose par contre d'informations relatives aux réseaux de distribution éventuels...

Bruno VREUX

Pour en savoir plus sur l'effectuation, rendez-vous sur (site en anglais):

Effectuation: Society for Effectual Action

a logic of thinking, discovered through scientific research, used by expert entrepreneurs to build successful ventures.

http://www.effectuation.org

 

 

 

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  • L'interpreneuriat correspond à la création et au développement de valeur à l'intersection de plusieurs entreprises, membres d'un écosystème d'affaires. Les interpreneurs coconstruisent ainsi une offre commune qu'ils ne pourraient concevoir isolément.
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