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Interpreneuriat
16 mars 2016

Une histoire de motivation

Les objectifs d'un chef d'entreprise et de ses salariés ne convergent pas totalement. Le premier préfère faire un maximum avec un minimum, les seconds souhaitent disposer du plus de ressources possible pour réaliser plus facilement leur mission et faire progresser leur carrière. La relation du dirigeant avec ses salariés évoque ainsi la théorie de l'agence développée par Michael Jensen et William Meckling. Une situation d'agence correspond à une convention par laquelle un ou plusieurs acteurs (le principal) engage un ou plusieurs autres acteurs (l'agent) pour effectuer en son nom une mission impliquant une délégation de pouvoir. L'agent est en fait chargé d'exploiter des moyens appartenant au principal. Au gain de l'un risque donc de correspondre une perte pour l'autre...

Une question d'information

Puisqu'il y a délégation, il est impossible au chef d'entreprise, d'accéder à toutes les informations utilisées par son salarié. De plus, celui-ci, pour se ménager une plus grande liberté d'action et de décision, a parfois intérêt à garder les informations pour lui, à communiquer prioritairement celles qui lui sont favorables au détriment des autres. Il peut en résulter un écart de plus en plus important entre les objectifs déclarés de l'entreprise (en fait, ceux de la dirigeante ou du dirigeant) et les objectifs réellement poursuivis sur le terrain. Un chef de projet retiendra parfois (même inconsciemment) les réactions encourageantes enregistrées lors du lancement d'un nouveau produit, oubliant ou minimisant les réactions négatives et donc les remises en question nécessaires.

théorie de l'agence

Pour réussir, un projet d'entreprise augmentera ses chances par des dispositifs faisant en sorte que chacun se sente "principal", de manière à partager l'information et à contribuer aux intérêts devenus communs. Un projet pérenne ne peut donc se construire qu'à travers une démarche collaborative car changer demande d'autant plus d'efforts que l'on a l'impression de le faire au profit de quelqu'un d'autre. Ce qui peut être ressenti comme une prise de risque: il s'agit en effet de sortir de sa zone de confort (voir vidéo du 3 mars 2016 "Pour regarder les choses différemment"). Pour ce faire, il ne suffit pas à chacun de ne pas être insatisfait mais d'être motivé...

L'argent ne fait pas le bonheur

Est-ce que le simple fait d'être bien accueilli dans un retaurant vous convainc à y revenir régulièrement? Votre fidélité dépendra certainement également de la carte, de l'originalité des plats, de leur qualité, etc. Par contre, si l'établissement s'avère excellent sur ces points mais entretient des relations antipathiques avec ses clients, vous ne reviendrez plus! L'accueil ne procure pas à lui seul un avantage mais son absence annihile toutes les autres performances.

De la même manière, percevoir un bon salaire, entretenir des relations cordiales avec ses collègues et travailler dans un environnement correct ne sont que des conditions sine qua non. Leur absence entraînera des départ ou des insatisfactions, mais leur présence est considérée comme allant de soi, et n'engendre pas d'enthousiasme particulier. Frederick Herzberg les appelle des facteurs d'hygiène et les complète par des facteurs de motivation: s'épanouïr personnellement grâce aux projets de l'entreprise, se sentir reconnu à travers les idées que l'on a formulées et que le dirigeant a mises en place,...

les 2 facteurs

Modifier sa trajectoire stratégique, améliorer sa gestion de projet, innover, gagner de nouveaux marchés,... risquent de rester de simples déclarations d'intention si cela ne débouche pas sur des changements de comportement réels au niveau opérationnel. Ces derniers pourront être obtenus plus facilement si on les conçoit en équipe. Mais pour cela, il faudra changer quelques habitudes. Rendez-vous dans un prochain article...

Bruno VREUX

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  • L'interpreneuriat correspond à la création et au développement de valeur à l'intersection de plusieurs entreprises, membres d'un écosystème d'affaires. Les interpreneurs coconstruisent ainsi une offre commune qu'ils ne pourraient concevoir isolément.
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